Si vous avez plus de 50 ans, vous avez une chance sur quatre d'avoir un ou plusieurs calculs dans votre vésicule biliaire, mais vous n'en saurez sans doute jamais rien puisque la plupart d'entre eux ne provoquent aucun symptôme. Pancréas et vésicule biliaire, comment fonctionnent ces organes ?

La vésicule biliaire et ses calculs


Qu'est-ce que la vésicule biliaire ?

Près de 80.000 personnes se font enlever la vésicule biliaire chaque année. Son rôle est parfois mal connu mais il s'avère pourtant indispensable à notre digestion. Quand la vésicule biliaire dysfonctionne, elle peut être source de douleurs intenses, de nausées, de vomissements. Derrière ces symptômes peuvent se cacher des calculs biliaires, de petits cailloux responsables de coliques particulièrement désagréables. Le problème est courant puisque le risque de développer des calculs biliaires augmente avec l'âge pour atteindre près de 60% après 80 ans.
La vésicule biliaire est une petite poche sous le foie. Sa forme rappelle celle d'une poire. Différents canaux lui permettent d'être liée d'une part au foie et d'autre part au pancréas et au duodénum, la première partie de l'intestin grêle. Son rôle est de stocker la bile. La bile est produite dans le foie. Il s'agit d'un liquide jaune verdâtre au goût amer, il contient notamment des sels biliaires ainsi que de la bilirubine, un pigment qui résulte de la dégradation de l'hémoglobine. Une fois produite, la bile est stockée dans la vésicule.
Au cours de la digestion, quand le bol alimentaire est riche en graisse, la vésicule se contracte pour libérer la bile. Ce liquide circule alors dans le canal cholédoque, qui le déverse dans l'intestin grêle au niveau du duodénum. La bile va alors jouer un rôle indispensable à la digestion des graisses. Elle permet aussi l'élimination de certains médicaments et aide le foie à débarrasser le corps des toxines.
La vésicule biliaire rend de nombreux services mais elle n'est pas à l'abri de différents maux : infection, formation de calculs ou encore rétention de la bile. Ce liquide peut se cristalliser et former de petits cailloux. Quand ils sont petits, ces calculs ralentissent l'écoulement de la bile qui finit par stagner et former une sorte de boue : c'est ce qu'on appelle le sludge. Quand ils sont plus gros, ils peuvent obstruer totalement le passage ce qui peut être très douloureux et devenir un cas d'urgence.

Comment identifier l'origine des douleurs ?

Pour mettre en évidence les maladies de la vésicule biliaire, comme la présence de calculs, l'échographie abdominale est l'examen de première intention. Un examen simple et rapide qui permet dans plus de 90% des cas d'identifier les calculs vésiculaires.
Et quand l'échographie ne permet pas d'identifier l'origine d'une douleur située un peu au-dessus de l'estomac, un autre examen peut permettre d'étudier de plus près la vésicule et le pancréas : il s'agit de l'écho-endoscopie. Cet examen est réalisé sous anesthésie générale. 
L'écho-endoscopie permet d'explorer l'intérieur d'un organe creux et de se diriger avec précision à l'intérieur de cet organe. L'écho-endoscopie dure environ vingt minutes. Le patient ne ressent aucune douleur et peut rentrer chez lui après l'examen.

Quand la vésicule doit être retirée

Des calculs peuvent être présents dans la vésicule biliaire pendant des années sans aucun symptôme. Mais lorsque les calculs présents dans la vésicule biliaire deviennent trop douloureux et qu'ils menacent le pancréas, l'ablation de la vésicule biliaire est nécessaire. C'est ce qu'on appelle une cholécystectomie, une intervention très courante.
Le plus souvent la vésicule est retirée par coelioscopie. La coelioscopie est une technique qui présente plusieurs avantages : un rétablissement rapide, peu de douleurs et une cicatrice minimale. Le chirurgien réalise alors plusieurs incisions dans l'abdomen du patient pour introduire les instruments nécessaires à l'ablation. Grâce à un robot, il est désormais possible de réaliser l'intervention par un orifice unique caché dans le nombril.
Les suites post-opératoires sont rares comme le confirme le Dr Axèle Champault, chirurgien digestif : "Après l'ablation de la vésicule biliaire, on peut avoir un peu de diarrhées transitoires. Cela est assez fréquent mais ce n'est pas obligatoire. L'ablation de la vésicule biliaire n'a aucune conséquence sur la digestion, sur l'absorption. On vit très bien sans vésicule, la vésicule étant un organe de stockage. Le corps va donc s'adapter à l'absence de vésicule sans aucun problème".
L'ablation de la vésicule biliaire peut avoir lieu en ambulatoire, c'est-à-dire en sortant le jour de l'intervention. Mais quand les patients vivent seuls, ils sont hospitalisés une nuit.
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